Sydney, sa baie, son imposant pont, son opéra à la construction unique, ses quelques hauts buildings, son immense port, ses parcs parsemés d’arbres en fleurs… Sydney a tout de la ville lisse, sans défaut, et où l’espace est le maître mot ! Si bien qu’un jour de week-end, il est toujours agréable de se promener dans les lieux les plus fréquentés ! Mais que serait Sydney sans son âme, sans sa part d’ombre, celle qui rappelle aux Sydneysiders d’où ils viennent vraiment, The Rocks.
Ici, l’ambiance est différente, le quartier plus authentique. Si l’on se promène le long de la baie longeant l’Opéra avec insouciance, dans les rues des Rocks, l’on sent le poids du temps qui passe. C’est comme si l’on replongeait dans le Londres des années 1800, de petites rues étroites et pavées où l’on entendrait presque le claquement des sabots des chevaux déambulant sur les routes.
A la tombée de la nuit, Jack l’Eventreur pourrait même surgir d’une ruelle sombre et vous entraîner dans les profondeurs de la ville.
Et si The Rocks respire la souffrance de ces peuples succombant à l’invasion coloniale britannique, The Rocks est aussi devenue source d’inspiration pour les artistes et les habitants de la ville qui s’y retrouvent pour des soirées déguisées et des spectacles de rues en tous genres.
Les premiers habitants des Rocks
Avant l’arrivée des occidentaux, le pays-continent était formé de différents peuples aborigènes, des clans, vivant chacun sur un territoire précis. A ce moment là, au moins 250 langues et encore plus de dialectes étaient parlés en Australie. La culture et les connaissances étant transmises oralement de générations en générations, seules les peintures traditionnelles et les carnets de bord des premiers colonisateurs peuvent donner quelques indications sur le mode de vie de ces peuples. Il apparaît cependant que chaque clan avait ses propres sites sacrés, sa propre façon de se vêtir, de se coiffer, ses outils en fonction de ses activités quotidiennes, ainsi que ses chants et ses danses.
Les peuples côtiers vivant plutôt de la pêche, le quotidien de ceux des terres s’organisait autour de la chasse.
Ces peuples avaient pourtant tous en commun une croyance, ciment de leur culture, la création du monde aborigène appelé aussi « le temps du rêve », et par lequel il serait possible de communiquer avec les esprits et de déchiffrer le sens des mauvais présages. Les interprétations de la légende d’origine varient cependant dans chaque territoire.
Le clan aborigène peuplant la région de Warrane, devenue Sydney Cove à l’arrivée des britanniques, était le peuple Cadigal. Les Cadigals vivaient ainsi dans la partie sud de Sydney depuis Darling Harbour jusqu’à Sydney Harbour, englobant ainsi le quartier des Rocks. Ils parlaient la langue Eora ou Dharug .
La première flotte des colons anglais emmenée par le capitaine Arthur Philipp débarque le 26 janvier 1788 à Port Jackson, le port naturel de Sydney. Onze bateaux, près de 1 000 personnes dont 736 prisonniers formeront ainsi un premier camp pénitentiaire. Pour les Cadigals, ce premier contact est empreint de curiosité. Commencera ensuite le temps de la famine. D’un côté on parle d’une mortalité importante chez les nouveaux arrivants, qui n’ayant pas ou peu de compétences dans le domaine agricole, n’aurait pas assez de nourriture pour survivre. « The Rocks Discovery Museum » de Sydney parle lui de l’effet immédiat et dévastateur de l’arrivée des britanniques sur la population Cadigal.
Un an après l’arrivée des premiers colonisateurs, près de la moitié des habitants originels de Sydney est décimée. Une situation dûe d’une part, aux pillages des ressources naturelles des aborigènes par les britanniques, contribuant ainsi à affamer les populations, et d’autre part, à l’introduction du virus de la variole par les européens sur le continent. Toute l’économie et l’organisation sociale des clans aborigènes s’effondrant, les survivants sont donc contraints de quitter leur terre pour former de nouveaux groupes plus loin de Sydney. Selon les récits du lieutenant David Dawesdes sur ses échanges avec Patyegarang, une jeune aborigène de 15 ans qui lui apprenait le langage Eora, les Cadigals étaient également effrayés par ces nouveaux arrivants qui dévoilaient sans cesse leurs pistolets.
Petit à petit, les colonisateurs prennent leur place dans ce nouveau monde, au détriment de toute une culture millénaire. Les plus vieux sites archéologiques retrouvées dans la région de Sydney dateraient de plus de 15 000 ans, des sites quatre fois plus anciens que les pyramides d’Egypte.
The Rocks, qui fut le moteur du développement de Sydney dans les années 1800 sera ensuite considéré dans les années 1900 comme le quartier du vice et de la criminalité. Ici frappera même la peste bubonique.
Pourtant The Rocks, la part sombre de Sydney, donne aujourd’hui à la ville tout son relief. Un quartier authentique, ouvert sur la baie et sur son si futuriste opéra, un contraste étonnant…
Max Kimble / 23 janvier 2013
Bonsoir!
J’ai appris pour votre mésaventure durant ce voyage! J »espère vraiment que vous pourrez le poursuivre! Votre site fait rêver et donne des envies de voyage! Ne perdez pas espoir (facile à dire j’en conviens). En tout cas, bonne contnuation!