Première nuit de voiture… Dur… Il a fait très chaud, la température, la nuit, n’est pas descendue à moins de 35 degrés…
Nous nous levons très tôt, vers 5h30, pour reprendre la route. Cap vers le Nord, cap vers Darwin ! Nous sommes très fatigués mais il faut rallier Katherine dans la journée, soit rouler 650 km. Sur la route droite et monotone de l’Outback, le paysage est toujours le même… Pendant que je finis ma nuit, Kévin tient le coup pour conduire. Et ce qui le fait tenir ce matin là, ce sont les signes des autres conducteurs qu’il croise… Voici ses réflexions en ce matin sur la route, une prose intitulée « Les rouleurs de l’outback ».
« En Australie, au milieu de l’outback, autant dire que l’on ne croise pas grand monde. Alors quand l’on croise enfin quelqu’un, il est coutume de lui faire signe. C’est un petit geste qui veut dire « Hey salut ! On est dans la même galère sur cette route interminable , sous ce soleil de plomb, mais tout baigne ! Bonne route à toi ! ». Alors, en temps normal, c’est anodin, mais ici, au milieu de nulle part, ça réconforte, ça aide à tenir. Bizarrement, on a l’impression de faire partie de cette grande ligne de bitume noir, parsemée de petits traits blancs… On est avec les routiers, les déménageurs, les voyageurs et ceux qui travaillent dans ces roadhouses, ces hôtels du grand nulle part… Cela m’a donc aidé à garder la fatigue et la lassitude loin de moi… »
Deux heures plus tard, pause café bien méritée, puis, la route, encore la route… Et avec elle, ses bushfires, ses kangourous écrasés et ses grands aigles qui les dévorent… Nous passons devant un feu qui sévit juste en contrebas du bitume. Quelqu’un est garé tout prêt avec son camion. Si nous sommes très étonnés, l’homme semble habitué du fait… Nous passons donc notre chemin. Nous apprendrons plus tard que certains feux sont lancés volontairement par les aborigènes ou les rangers dans un soucis de régulation et de régénération du bush.
Au fur et à mesure que nous montons vers le nord, le climat se fait de plus en plus humide et les paysages se transforment. Au milieu de ce bush et de cette terre rouge, apparaissent de ci de là, de petits pics de terres qui s’élèvent de plus en plus haut et de plus en plus près de la route. Ce sont les termitières ! Certaines mesurent quelques centimètres et d’autres plusieurs mètres !
Ces nouveaux paysages nous divertissent quelques heures, avant la découverte de Mataranka, et de sa piscine naturelle !
Mataranka
Mataranka est connue comme la capitale du Never Never, grâce au livre de Jeanie Gunn intitulé « We of the Never Never ». On dit qu’une fois que vous avez vu Mataranka, « you’ll Never Never leave », traduisez, vous n’en partez jamais vraiment… Mataranka est un lieu naturel exceptionnel, abritant ainsi une petite forêt humide où l’on rencontre une colonie impressionnante de chauve-souris, des roussettes, qui virevoltent au dessus de votre tête, vous abrutissant en même temps de leur cri strident. Mais la récompense au milieu de ces arbres est inestimable. Ici, il fait encore 40 degrés et le taux d’humidité avoisine les 90 %. Alors, cette petite piscine naturelle est un don du ciel ! En marchant, nous croisons aussi trois petits cochons sauvages.
Quelques heures plus tard, bien rafraîchis par cette baignade, nous reprenons la route… Il nous reste 100 km pour rejoindre Katherine.
Katherine
Nous atteignons notre but en fin d’après-midi et nous prenons une cabine dans un camping. Ici, la misère est partout, dans les rues, sur les places, devant les supermarchés… Je ne vais pas m’étaler dans cet article sur la situation des aborigènes dans le pays, nous verrons ça plus tard dans un bilan plus approfondi, mais disons qu’ici, à Katherine, nous commençons à comprendre certaines choses…
Ce soir là, nous assisterons à notre premier orage de la saison des pluies ! Soudain, intense, dévastateur ! Nous sommes bien contents de ne pas dormir dans la voiture !
Nitmiluk National Park
Le lendemain matin, nous partons pour le Nitmiluk National Park ou Katherine Gorge, dont vous pouvez avoir plus de détails en découvrant notre carnet de route ! C’est ici que nous rencontrons trois Français, deux bretons et une nantaise, qui font le tour de l’Australie en Van. Ils ont prévu le même itinéraire que nous jusqu’à Adelaïde. Nous passons une petite heure avec eux. Nous nous disons que nous les recroiserons peut-être sur le chemin…
Après une matinée bien éreintante, nous reprenons la route pour Darwin mais nous décidons de passer avant par un autre parc national. Nous passons la nuit à Batchelor, dans un hôtel tenu par un homme, la cinquantaine, et qui a voyagé en France dans les années 70. L’homme a le look hippie et on retrouve dans son hôtel des bouquins très spirituels sur la cartomancie et le monde imaginaire des fées et des lutins… L’homme nous fait une ristourne de 40 dollars sur la chambre, ce qui nous permet de nous payer un lit… L’hôtel est marrant, il y a une serre aux papillons et une toute petite ferme avec des cobayes et des lapins…
Litchfield National Park
Reposés, nous repartons dès le lendemain matin pour le Litchfield National Park, dont vous pouvez avoir plus de détails grâce à notre carnet de route. Et ici, surprise, nous retrouvons nos petits Français, avec qui nous passerons finalement une bonne partie de la journée !
En fin d’après-midi, nous quittons le parc par une « unsealed road », c’est à dire une route non goudronnée, pour rejoindre Darwin qui n’est plus qu’à 122 kilomètres. Évidemment, au moment où nous roulons dans la terre, une énorme averse nous tombe dessus… Ne sachant pas vraiment sur combien de kilomètres s’étend cette « unsealed road », nous flippons un peu car la terre commence à devenir boue… Heureusement, une heure plus tard nous retrouvons notre bon vieux bitume !
Darwin
Le soir même, nous arrivons à Darwin, et nous retrouvons les Français pour une petite soirée ! Trouver un pub est le parcours du combattant. Nous sommes deux à ne pas avoir notre carte d’identité… Je me prend la tête avec les videurs qui se la pètent et qui sont en plus de ça, misogynes… Si les mecs montrent leur carte de crédit ils peuvent entrer, mais pas les filles… Au troisième pub, je vais chercher ma carte d’identité… Je me tais et… Nous obtenons le droit d’entrer ! Bref, ces mêmes bars virent ensuite les gens à 2 heures du matin alors qu’ils s’amusent encore… Ça, c’est l’Australie… A 22 heures ils sont tous déjà saouls alors que toi tu commences à peine à prendre l’apéro !
Bref ! Nous vous épargnerons la suite de la soirée ! A bientôt pour d’autres aventures !