Darwin se dévoile sous nos yeux… Sous son ciel gris de début de saison des pluies, l’on y ressent de la nostalgie, presque de la tristesse. La ville, plus près de Bali que de Sydney, n’est pourtant pas « dévastée » comme a pu nous le dire un Français croisé sur notre chemin, mais il est vrai que son centre-ville se résume à peu. Dans un carré de quelques rues seulement, l’on retrouve deux centres commerciaux, quelques pubs et auberges de jeunesses, le cinéma, ainsi que tous les fast-foods, restaurants asiatiques et boîtes de nuits animées qui façonnent la vie de ses habitants.
Hormis ces quelques grandes rues qui se battent en duel, il y a aussi quelques plages, tournées vers le golfe de Beagle, qui débouche plus loin vers la mer de Timor. L’eau y est trouble et il est préférable de ne pas se baigner à la saison des pluies à cause des méduses et aussi des crocodiles…
Cependant, si l’on se promène près du quartier de Fannie Bay, tout près de la côte, se tient le Museum and Art Gallery of the Northern Territory, qui permet une approche à la fois historique, culturelle, artistique, naturelle mais aussi climatique de cette ville d’Australie qui ne connaît pas l’hiver !
Ainsi, l’on peut découvrir la vie et l’art aborigène de la région. Une partie est ainsi consacrée aux peintures aborigènes et à leurs techniques d’exécution.
Une autre salle mène ensuite à la découverte de la faune et de la flore de la région, pour un aperçu de la vie sauvage du Northern Territory. Appréhender ici cette nature qui nous entoure, permet ainsi d’être plus attentif aux signes du danger en plein Outback.
Enfin, l’on arrive à une nouvelle salle, dédiée elle, au cyclone Tracy et à la blessure terrible qu’il a infligée à la ville et à ses habitants dans la nuit du 24 au 25 décembre 1974. Ici l’on peut mesurer l’effet dévastateur de Tracy. Deux croquis montrent une ville complètement rasée après le cyclone puis une ville reconstruite sur ses ruines, à l’identique, de façon à enfouir la douleur du passé. Au total, 71 morts sont a déplorer et 20 000 personnes se sont retrouvées sans abri à la suite de cette catastrophe. Pour plus de réalisme, le musée propose même d’entrer dans une maison de l’époque, où dans le noir, l’on entend le souffle exacerbé du vent en cette nuit de 1974… Un moment prenant ! Ce jour là, 70% des bâtiments en pierre de la ville ont été détruits.
Mais, Darwin se souvient aussi de la guerre, et plus particulièrement de la Seconde Guerre Mondiale.
Bombardée 64 fois en un peu plus d’un an et demi, elle garde notamment le triste souvenir de ce premier raid du 19 février 1942 où 188 avions japonais ont fendu le ciel pour s’abattre sur elle. Ce jour là, 243 personnes perdirent la vie et 350 furent blessées. Dans le Bicentennial Park, tourné vers Port Darwin, les monuments érigés rappellent à ceux qui passent ici, les sacrifices de ceux qui se sont levés pour défendre Darwin et l’Australie, et soutenir les forces alliés durant ces conflits internationaux que sont la Première et la Seconde Guerre Mondiale.