Située à mi-chemin entre Sydney et Melbourne, Canberra est une capitale érigée presque par défaut, pour ne pas froisser les reines du Victoria et du New South Wales. Et Canberra à tout de la ville nouvelle. Alors qu’elle fête cette année ses 100 ans, ses bâtiments modernes et son aménagement urbain en forme arrondie, en font une ville très espacée et un peu difficile à appréhender à pied. Mais les espaces verts et les petits quartiers qui gravitent autour de son centre-ville peu développé, lui donne un certain charme.
Canberra est aussi la ville des musées australiens. Les bâtiments administratifs sont tous regroupés dans un triangle partant de la Parliament House et englobant le Canberra Theatre Centre et l’Australian-American Memorial, et dont la bissectrice partirait de la Parliament House pour atteindre l’Australian War Memorial par Anzac Parade. Tous les musées ou presque, sont rassemblés dans ce triangle magique, qui fait hélas la misère des automobilistes. Les parkings sont toujours pleins et il faut tourner une bonne demi-heure pour trouver une place… A tel point que dans les musées, l’on propose aux visiteurs de signer une pétition pour augmenter le nombre de places de parking dans la ville !
Pour résumer, Canberra se veut être le lieu de la culture australienne. Et passer 5 jours dans la ville pour découvrir ces musées n’est pas de trop.
De l’art, à l’histoire de la guerre, en passant par le sport et la science, la petite capitale a quelques connaissances à offrir au visiteur !
Partez avec nous pour une promenade culturelle à Canberra.
JOUR 1
Découverte de la National Library of Australia où Internet est gratuit et illimité !
L’immense bibliothèque abrite aussi de nombreuses expositions. Nous avons pu découvrir la Treasures Gallery qui compte l’histoire australienne des premiers explorateurs jusqu’à l’arrivée des « convicts », et ce, aux travers de différents objets, tels que le journal de l’Endeavour Bark tenu par James Cook. L’exposition montre notamment les premières cartes de l’Australie et du monde, conte l’arrivée des colons, et décrit les atrocités faites aux aborigènes.
Après cette entrée en matière, rien de mieux que d’aller découvrir les quartiers de Canberra tels que celui de Manuka, avec ses petits restaurants et son cinéma pas cher. Ici, le prix de la place est divisé par deux par rapport aux grands cinémas de la ville !
JOUR 2
Commencez la journée par une note sportive en faisant une visite guidée de l’AIS, l’Australian Institute of Sport.
Une fois pris en charge par un athlète du Centre, vous découvrirez l’envers du décor. Notre guide s’appelle Felice Beitzel, elle fait aujourd’hui du ski de fond après être passée par la gymnastique et le plongeon. Après s’être entraînée ici, elle pratique aujourd’hui son sport aux Etats-Unis.
Construit en 1981, l’AIS compte près de 700 élèves et 140 résidents. En Australie, le sport est une fierté nationale et l’Institut, qui concentre ses efforts dans le domaine de la recherche, utilise la technologie pour améliorer les performances de ses athlètes. Ainsi, la salle de gymnastique possède des caméras pour permettre aux sportifs de visionner leurs erreurs. La piscine technique équipée de caméras ainsi que de capteurs en tous genres a coûté près de 17 millions de dollars.
Un terrain couvert de football permet de recréer les conditions climatiques de différents pays, changeant ainsi le taux d’humidité ou la température. Le terrain de volley-ball utilisé depuis les JO de Sydney, possède un sol amortissant composé de gomme, de bois et de balles de squash coupées en deux. Depuis le début de son utilisation, le taux de blessure a notamment été divisé par deux. Chaque sportif a deux séances de musculation par jour, sauf pour les gymnastes. Ces dernières ne s’entraînent pas toute l’année dans le Centre, mais elles ont des sessions intensives de 35 heures d’entraînement par semaine. La natation de son côté est très sélective, seuls 21 nageurs peuvent s’entraîner à l’Institut.
Après ce début de journée dynamique dirigez-vous vers le War Memorial pour découvrir l’histoire de la Première Guerre mondiale, vécue côté australien.
La visite débute par la traversée d’un petit jardin de statues consacrées à celles et ceux qui ont combattu ou donné leur vie au nom de la liberté. Ici, l’on retrouve notamment la statue de « Simpson and his donkey ». John Simpson Kirkpatrick enrôlé dans l’unité des ambulanciers en 1914 fait partie de ceux qui ont été envoyés à la première grande bataille australienne, celle de Gallipoli, le 25 avril 1915. Devenu un symbole de bravoure et de compassion, Simpson est connu pour avoir utilisé son âne pour transporter de l’eau au front et rapatrier les blessés à l’abri. Après moins de 4 semaines d’activité, il sera fatalement blessé. Il incarne ainsi pour les Australiens, l’esprit du sacrifice.
Le musée composé en deux grandes parties raconte d’abord l’histoire de la Première Guerre mondiale, puis celle de la Seconde Guerre mondiale, avant de proposer des salles consacrées à l’aviation australienne au fil de différentes guerres. Enfin, d’autres salles sont consacrées aux conflits de 1945 à nos jours, passant par le Vietnam, la Corée, la Somalie, le Rwanda ou encore l’Irak et l’Afghanistan.
La visite de la partie sur la Première Guerre mondiale prend bien une demi-journée. L’on découvre ainsi l’histoire de l’entrée en guerre des troupes australiennes. Après un entraînement de près d’un an en Égypte dans un camp situé près des pyramides, les troupes australiennes et néo-zélandaises partagées en deux divisions deviendront l’ANZAC, l’Australian and New Zealand Army Corp. C’est cet ANZAC qui rejoindra ainsi les britanniques dans l’invasion de la péninsule de Gallipoli en Turquie, connue en France sous le nom de la bataille des Dardanelles.
Le 25 avril 1915, l’ANZAC débarque donc au pied de la montagne et les tirs ottomans ne se font pas attendre. Pour ces soldats, c’est presque une mission suicide. Plusieurs mois après, alors que frappe l’hiver, les troupes ne parviennent toujours pas à progresser sur le sol turc. Il est clair que l’opération est un échec, il faut donc rapatrier les survivants. Les dernières troupes seront évacuées le 15 décembre 1915. Bilan : plus de 38 000 alliés et au moins 86 000 turcs perdent la vie dans cette opération qui n’aura rempli aucun de ses objectifs. Gallipoli aura coûté la vie à 8700 australiens et 2700 néo-zélandais.
Dans les mémoires des familles australiennes d’aujourd’hui, cette bataille reste le symbole du courage et de la ténacité à l’australienne, même lorsque tous les espoirs sont perdus. Des hommes qui vont jusqu’au bout…
Au fil des salles, l’on voit défiler les étapes des batailles menées par les soldats australiens dans le Moyen-Orient aux côtés des britanniques. Mais on retrouve aussi les troupes australiennes sur le front de l’ouest de 1916 à 1918. Il se battront notamment dans les tranchées françaises lors de la bataille de la Somme durant l’hiver 1916-1917, le plus froid depuis des décennies. Le musée décrit ainsi la vie terrible et les privations subies dans les tranchées.
Au final, c’est près de 60 000 australiens qui mourront au combat durant la Première Guerre mondiale.
Après ces tragiques émotions, changez-vous les idées en vous dirigeant vers le National Museum of Australia situé sur la Acton Peninsula aux abords du Lac Burley Griffin. Avec ses décors colorés, espiègles, et sa petite cour folle, le bâtiment fait un peu penser au Centre Pompidou à Paris.
Dans le grand hall d’entrée, deux belles histoires à retenir. Tout d’abord celle d’Ernie Old, qui devient célèbre à 70 ans, lorsqu’il décide de relier Melbourne à toutes les capitales d’État d’Australie en vélo. Il accomplira sa tâche avant ses 76 ans. Son dernier grand voyage lui permettra de relier Melbourne à Bendigo, soit 153km, il est alors âgé de 86 ans. Son plus long trajet parcouru : Melbourne-Adelaïde-Darwin-Mount Isa-Brisbane-Sydney-Melbourne soit 9650 km parcouru en 56 jours !
Deuxième histoire, celle de Harold Wright qui après avoir émigré d’Angleterre en Australie se met à marcher sur les routes du Queensland pour trouver du travail. En 1935, il construit finalement un wagon qui lui servira de maison et de boutique pour travailler. Pendant 34 ans, il voyagera avec sa famille et ses animaux dans ce wagon sur les routes du Victoria et du New South Wales passant peu de temps au même endroit et décorant son wagon de ce qu’il trouve sur sa route. Il y vivra jusqu’à sa mort.
Le musée contient aussi différentes salles dont l’une permettant de construire sa maison du futur. Seule remarque, seule l’énergie nucléaire est disponible…
Autre salle, autre ambiance, celle des premiers habitants de l’Australie, puis une autre consacrée aux villes australiennes avec notamment ce moulin, que je considère comme le symbole même de l’Outback.
Enfin, terminez cette belle journée par une balade près de l’Australian National Botanic Garden pour atteindre la Black Mountain Tower.
Nous vous retrouvons bientôt pour continuer cette visite de Canberra, capitale de l’Australie.
De Canberra à Cape Otway - Have a nice trip / 17 avril 2013
[…] choisissons de rester 5 jours ici pour une semaine culturelle. Pour en savoir plus, retrouvez nos carnets de route consacrés à Canberra. Ici, les prix des auberges sont exorbitants. Alors, notre voiture redevient […]