Un bâtiment blanc où trône en violet le nom de la célèbre marque de chocolat, une fresque représentant un employé à la casquette violette dans une voiture d’époque peinte sur l’une des portes de l’entrepôt, nous voilà en terre chocolatée !
Passez la porte, entrez, et la magie peut opérer. Des décors violets et or accompagnent le visiteur dans son cheminement, à la découverte de l’histoire du chocolat, mais aussi de l’entreprise Cadbury, née en Angleterre dans les années 1800.
A la découverte de la fève de cacao…
Mais avant de devenir le goûter préféré des petits anglais, le chocolat, ou plutôt la fève de cacao, a beaucoup voyagé ! C’est Christophe Colomb qui ramena la petite pépite pour la première fois en Europe entre 1502 et 1504. L’ayant subtilisée à un vendeur en terre Maya, il ne sut hélas pas, comment en tirer les bénéfices.
Il fallut donc attendre le retour d’Hernan Cortès du Mexique en Espagne en 1528 pour découvrir les douceurs du chocolat. Ayant appris auprès des Aztèques comment le préparer et le déguster, il fut ainsi capable de délecter l’élite espagnole de sa boisson enchantée. Boire du chocolat avait, selon les aztèques, des vertus aphrodisiaques, et permettait aussi de combattre la fatigue. Durant 100 ans, la recette du chocolat resta un secret bien gardé en Espagne. Seuls les moines étaient autorisés à le préparer. Ils ajoutaient d’ailleurs à leur préparation, de la cannelle, du sucre, ainsi que de la noix de muscade, et se rendirent vite compte que leur chocolat était meilleur servi chaud. La petite douceur débarqua ensuite en Italie en 1606 lorsque le voyageur Francesco Carletti visita l’Amérique Central et qu’il put assister à sa préparation. Les papilles des français furent éveillées au goût chocolaté un peu plus tard en 1615 lorsque Anne, la fille de Philippe II d’Espagne se maria à Louis XIII. La cour se délecta ainsi de ce nouveau breuvage. L’Angleterre dû elle attendre les années 1650 pour découvrir le goût si plaisant du chocolat.
D’une petite boutique anglaise à une industrie dans l’hémisphère sud.
En 1824, John Cadbury vend du thé et du café dans sa petite boutique de Birmingham. Il se met alors à chauffer des fèves de cacao. Il en enlève ainsi la coquille et casse le noyau au marteau pilon pour en extraire toute la saveur. Il y ajoute ensuite de l’eau chaude et du sucre sous forme de mélasse ainsi que de l’amidon. Sa boisson devient alors l’une des plus populaires de la région. En 1831, il loue une petite fabrique tout près de sa boutique et devient producteur de chocolat à boire. C’est le début de l’aventure Cadbury !
En 1842, John Cadbury vend 11 sortes de cacaos et 16 différentes gammes de chocolats à boire, certaines sous forme de chocolat en poudre ou de petits blocs que l’on effrite et que l’on mélange avec du lait ou de l’eau. Dans ce sens, il proposera même en 1849, un premier chocolat sous forme solide, mais l’on est encore loin des tablettes d’aujourd’hui.
C’est en 1866 que le miracle se produit. Le fils de John, George, rapporte des Pays-Bas une machine à presser les fèves de cacao. Conçu par le fabricant Coenradd Johannes van Houten, pour réduire le haut taux de matière grasse qui s’écoule de la fève lors de son pressage, l’appareil permet ainsi de faire disparaître le trop plein de beurre de cacao. Le chocolat à boire devient alors, encore plus délicieux ! Cadbury n’a donc plus besoin d’ajouter de la farine à ses préparations. Il lance un nouveau produit appelé « Cocoa Essence » avec ce slogan « Absolutely pure, therefore Best ».
En parallèle, la même année à Christchurch, un jeune homme de 25 ans postule pour un travail de boulanger. Deux ans après, il ouvre sa propre boutique où il vend des biscuits, des gâteaux et des confiseries dans la petite ville de Dunedin. Le jeune homme s’appelle Richard Hudson, fondateur de R.Hudson & Company, qui deviendra plus tard Cadbury Fry Hudson. En 1884, Richard Hudson achète et met en marche en Nouvelle-Zélande, la première chocolaterie et industrie du cacao de l’hémisphère sud. C’est en 1930 que son entreprise fusionnera avec Cadbury. La marque s’appelle désormais Cadbury Fry Hudson. C’est ainsi que Cadbury fait son arrivée en Nouvelle-Zélande dans la ville de Dunedin. Aujourd’hui, la marque s’est développée partout dans le monde et a opéré d’autres fusions. En France, elle a même acquis en 1988 notre célèbre chocolat Poulain ainsi que nos bonbons La Pie qui Chante en 2003 !
Une visite un peu décevante
Mais outre l’histoire du produit, nous voulions voir les coulisses de sa fabrication, sentir l’odeur du chocolat, voir les employés s’activer à la création de ce petit trésor. Nos espoirs seront vite déçus ! Première consigne, poser toutes ses affaires, pas de bijou, pas d’appareil photos, même pas un cahier pour prendre des notes… Je veux bien que la recette soit secrète mais pour le peu que l’on va voir… Nous mettons notre petit bonnet, nos gants, nos pantoufles pour les pieds, et c’est parti ! Nous entrons au pays du chocolat ! Un escalier et un premier couloir plus tard, nous sommes déjà devant une machine autour de laquelle il est impossible de s’approcher. Des barrières nous séparent des travailleurs… A peine le temps de lire les explications que nous repartons déjà pour un autre spot… Entre temps, on nous gave de plusieurs barres chocolatées et autres confiseries, sans doute pour nous empêcher de poser des questions. Tout au long de la visite, on nous vend le produit phare du moment… Puis on nous en remet une couche en nous offrant une cuillère de chocolat dégoulinante, chocolat que l’on retrouve lui aussi dans un des nouveaux produits de la marque… Nous terminons par la phase emballage des confiseries. Nous voyons déferler devant nous des tonnes de papiers de toutes les couleurs, vert, orange, rouge, c’est un feu d’artifice ! Ici, on nous laisse le moment d’admirer, comme pour nous hypnotiser. Puis, l’on passe dans un énorme silo rempli de chocolat qui d’un seul coup, tombe devant nous en une énorme giclée. On nous demande de regarder en l’air pour prendre la photo au moment opportun… Pathétique… Nous finissons par obtenir des bons de réductions pour acheter des tablettes de chocolat à la boutique de souvenirs ! Bilan, une heure de perdue et la sensation de n’avoir pas vraiment pu sentir l’odeur du chocolat ! Un conseil, contenez-vous de la visite du musée, bien plus instructive que l’attrape-touriste au prix exorbitant que toute les hôtesses vous proposeront !
La chocolaterie Cadbury de Dunedin en chiffres :
Aujourd’hui, c’est 4,4 millions de litres de chocolat fondu qui sont produits chaque année.
175 millions de verres de lait sont utilisés chaque année pour la fabrication du chocolat.
27 millions de Marshmallows sont produits chaque année.
Les machines peuvent emballer jusqu’à 24 000 barres chocolatées par heure.
Du Milford Sound aux Boulders de Moeraki - Have a nice trip / 5 septembre 2013
[…] internet inégalable dans un lieu public ! Mais c’est aussi ici que se trouve « Cadbury World« , la seule fabrique de chocolat Cadbury ouverte au public en Nouvelle-Zélande. Une […]
Marco / 19 janvier 2014
Reportage super intéressant dont je ne connaissais pas du tout la procédure. Dommage que vous n’ayez pas pu prendre de photos, mais dans n’importe quelles usines, en particulier alimentaires c’est la même chose. Chacun se préserve de l’éventuel concurrent….