Les jours que nous passons à attendre mon père, nous les passons en CouchSurfing chez un chilien qui habite dans un quartier à l’extérieur de la ville.
L’homme fait preuve d’une belle hospitalité et sa fille parle le français tellement bien que nous en sommes déconcertés. Elle parle aussi l’espagnol, sa langue natale, et l’anglais qu’elle manie plutôt bien pour son âge (10 ans). La petite est très attachante et son papa est très sympa, mais les livres qui ornent sa bibliothèque sont étranges. Kévin repère d’abord un livre sur Hitler, puis un deuxième et encore un troisième… Nous finissons par en compter une dizaine… Nous ne posons pas trop de questions… Nous aurons en tous les cas avec lui des discussions assez intéressantes sur la politique et l’économie du Chili en général mais aussi sur l’époque Pinochet. Je ne vais pas m’étaler la-dessus, cela prendrait trop de temps, mais ce dernier sujet mérite d’être creusé ! Tout comme cette histoire des fameux livres qui restera un mystère…
Bref, la veille de l’arrivée de « Pilippe » et Annie, nous rejoignons sur les conseils de notre hôte, le Cerro San Cristóbal, où nous montons à pied un dénivelé de 600 mètres environ. D’ici, la vue sur la ville est splendide et le coucher du soleil y ajoute une belle dose de féérie.
Les chiens errants nous suivent encore dans notre périple.
Arrivés en haut, les chiens sont une dizaine couchés au pied de la Vierge Marie qui surplombe la colline.
On dirait que c’est ici le rendez-vous des canidés exclus de la société…
La vue sur les montagnes aux alentours vaut elle aussi le coup d’œil… Nous y reviendrons d’ailleurs plus tard de nuit accompagnés de mon père.
En attendant, nous passons notre dernière nuit chez notre hôte. Au menu, crêpes à la françaises que nous accommodons avec de la Manjar, cette crème au caramel très populaire en Amérique du Sud, et dont nous entendrons encore parler… En Argentine, on l’appelle aussi Dulce de Leche, le Nutella ou LA Nutella pour mes amis italiens, est ici détrôné !
Le lendemain, nous partons tôt pour rejoindre mon père à l’hôtel. Cependant lorsque nous arrivons, aucune trace des frenchies en voyage. Au bout d’une demi-heure, je commence à m’inquiéter, leur téléphone ne répond pas. Nous vérifions sur internet que l’avion a bien atterri. Alléluia ! Ils arriveront un peu plus tard, mon père ayant gardé une pomme dans ses bagages… Incident majeur dans ce pays obsédé par les contrôles agricoles aux frontières. C’est simple, aucun fruit ou légume d’un autre pays ne peut entrer au Chili ou presque. Après avoir vu sa pomme détruite devant ses yeux dans un rituel solennel, mon père peut enfin rejoindre l’hôtel… Le douanier ne lui rend d’ailleurs pas son petit papier nécessaire à son retour en France. Il devra le redemander en retournant à l’aéroport la semaine suivante… Les aventures au Chili débutent sur ces petites notes amusantes.
Nous partons ensuite explorer la ville, avec un petit arrêt dans un restaurant du quartier de Bellavista. Un conseil, ne jamais tenter de manger une pizza au Chili, c’est une catastrophe !
Ici, les murs sont joliment tagués.
Nous arpentons Santiago toute la journée, repérant tous ces fils électriques emmêlés à quelques centimètres seulement des fenêtres des maisons.
Puis, le soir venu, nous partons en voiture pour le Cerro San Cristóbal. Nous observons la ville à la lueur de ses lumières, c’est magnifique.
Le lendemain, c’est reparti pour un tour dans les rues de Santiago, notre balade débute dans le quartier de Baquedaño, et se prolonge ensuite vers le Parque Forestal de la Calle Merced. D’ici, nous tombons dans une petite rue où se déroule un événement, une fête de quartier pour la paix et la sécurité. Des hommes dessinent et des vendeurs proposent des objets artisanaux sur leurs étals.
Nous trouvons chez un vendeur de vieux livres, Le Petit Prince en espagnol ! Les cireurs de chaussures sont eux-aussi de sortie…
Nous continuons ensuite notre chemin en direction de la Plaza de Armas où sont exposés de belles peintures.
Nous bifurquons pour nous diriger vers le Mercado Central, ce marché aux poissons très connu, où nous mangeons dans le grand restaurant central.
De là, nous repartons au centre-ville pour visiter l’intérieur de la Cathédrale de Santiago, avant d’entreprendre la visite des bâtiments officiels. Nous passons ainsi devant le Tribunal de Justice, la Chambre des Députés ainsi que devant le Palais Présidentiel.
Tout ceci nous mène ensuite au Cerro Santa Lucia, où une manifestation pour les droits des gays, lesbiennes et transgenres est en cours. La Marcha por la Igualdad de ce 11 Mai 2013, a ainsi été suivie par des milliers de personnes dans les rues de la ville. L’une des revendications des manifestants étant notamment la reconnaissance des droits des transgenres. Plus d’images dans notre album photos.
Nous montons ensuite en haut du Cerro pour admirer la ville et sa vue, à laquelle Charles Darwin, le naturaliste anglais rendit hommage en 1834 « Una inagotable fuente de placer es escalar el Cerro Santa Lucia, una pequena colina rocosa a que se levanda en el centro de la cuidad desde alli, la vista es verdaderamente impresionante y unica » qui signifie « Une source inépuisable de plaisir est de monter le Cerro Santa Lucia, une petite colline rocheuse qui s’élève au centre de la ville. A partir de là, la vue est vraiment unique et impressionnante. »
Une bonne petite balade que nous terminerons par l’achat de petits souvenirs. Le lendemain, nous devons prendre la route pour Valparaiso, la ville aux collines colorées.