Une journée de repos à Osorno nous permet de nous préparer psychologiquement à affronter les prochaines journées de bus ! Nous mettons le cap sur l’Argentine ! Notre prochain arrêt se fera à San Carlos de Bariloche, escale idyllique de notre route vers la Terre de Feu. Mais la petite Suisse Argentine, comme l’appelle les Argentins, est située à près de 600 kilomètres de là, soit plus de 10 heures de bus…
Notre départ d’Osorno se fait en matinée. Nous roulons quelques heures avant d’atteindre la frontière. Les paysages deviennent de plus de plus fascinants. Nous passons des verts pâturages du Chili aux montagnes noires aux pics à peine enneigés de l’Argentine. Petit à petit le blanc s’immisce un peu partout en haut des monts, sur les arbres, puis sur la route.
Nous passons la frontière sans trop d’encombre. Nous descendons tous du bus pour un petit tampon de sortie du Chili, puis c’est reparti, tampon d’entrée en Argentine. Mais alors que nous sommes tous prêts à repartir, le chauffeur nous rappellent une autre française et moi, il faut retourner faire tamponner nos passeports… J’avoue que sur le coup je me méfie… Et puis je comprend le problème, l’homme nous a mis un tampon de sortie au lieu du tampon d’entrée… Nous ne saurons jamais si l’acte était délibéré ou non..
Le cap est ensuite mis sur San Carlos de Bariloche ! La Patagonie n’est pas encore là mais les températures chutent dangereusement ! Nous ne sommes plus qu’à 5 petits degrés ! Nous passons toute la journée dans le bus. A notre arrivée en fin d’après-midi, le bus doit nous arrêter quelques mètres avant la gare à cause de manifestants barrants le passage… Dans la gare, rien pour retirer de l’argent ! Nous n’avons que de l’argent chilien, pas de dollar… Nous sommes bons pour rejoindre l’auberge et le centre-ville à pied ! Une demi-heure de marche avec les sacs ! Sans carte pour se diriger…Tout va bien ! Nous arrivons finalement à bon port avec le dos en compote mais comme nous n’avons que deux jours ici, il faut en profiter un maximum ! Nous repartons explorer la ville !
Ville de la province du Rio Negro, San Carlos de Bariloche est située au pied des Andes et baignée par les eaux du Lac Nahuel Huapi. Elle s’érige d’ailleurs dans le parc national Nahuel Huapi, le plus ancien d’Argentine.
La ville est notamment connue pour avoir été le refuge de nombreux serviteurs allemands du Troisième Reich. Josef Rudolf Mengele, médecin nazi ayant été actif au camp de concentration d’Auschwitz y aurait d’ailleurs séjourné dans les années 1960.
Aujourd’hui cependant, la petite Suisse argentine est reconnue pour un talent plus alléchant, celui du savoir-faire de ses nombreuses fabriques de chocolat ! Nous nous laissons tenter par une bonne fondue au chocolat dès le premier jour !
Si la ville est aussi connue pour sa station de sports d’hiver qui possède l’un des plus anciens et des plus grands domaines skiables d’Amérique de Sud. Elle est aussi un bon spot pour les amateurs de randonnées natures.
Aux abords du lacs, la vue sur les montagnes de la Cordillère des Andes est splendide. Les Cerros Lopez, Capilla, Campanario et Millaqueo sont ceux que l’on peut admirer le mieux.
Les ibis ici sont plus fournis en plumes ! Chaque être vivant semble enveloppé d’une couche protectrice pour affronter ce rude climat.
En marchant au bord du lac, il est possible d’atteindre l’église Nuestra Senora de Nahuel Huapi.
Nous continuons notre balade avant d’atteindre la place du Centro Civico où l’on peut voir des touristes se faire prendre en photo avec la mascotte locale, le Saint-Bernard… Bienvenue en Savoie ! Ici, l’on retrouve aussi le Musée de la Patagonie.
Nous revenons par le centre-ville et la rue Mitre. Les vitrine des magasins nous donnent l’eau à la bouche avec tous ces chocolats ! Même Milka nous a rejoint ! Pour nous qui n’avions pas eu d’hiver, l’ambiance ici nous rappelle le début des fêtes de Noël lorsque chacun flâne dans les boutiques à la recherche du cadeau idéal. Mais même si les touristes affluent la journée, à la nuit tombée, l’air glacial en fait rentrer plus d’un au chaud ! Pour fêter comme il se doit ce retour à l’hiver nous chercherons le lendemain midi un restaurant de fondue ! Le seul français de la ville étant en vacances, nous optons pour la fondue savoyarde façon argentine ! Un peu moins bonne que la nôtre évidemment !
Le lendemain, nous repartons à pied à la gare pour acheter nos billets et établir la suite du trajet ! Nous ne savons pas encore comment atteindre Ushuaia ! Il s’avère que l’affaire est compliquée. Les trajets ne se font pas tous les jours et les prix sont exorbitants ! Il est vrai que nous avions déjà été étonnés des prix élevés au Chili mais ici en Argentine c’est quasiment la même histoire. Si se loger reste économique, on se rattrape sur le prix du bus… Nous devrons dépenser en tout pour l’aller-retour jusqu’à Ushuaia quasiment 800 euros à deux… Nous apprendrons plus tard qu’il existait des cartes de bus à acheter en amont et permettant de faire quelques économies, comme le SouthPass. Attention cependant à bien lire toutes les conditions (nombre de jours de validité, prix pour un nombre précis de sections, passage obligatoire par une première ville…). Nous aurions sans doute pu y gagner une bonne centaine d’euros.
Nous devons finalement attendre le lendemain pour partir. Une nuit de plus à l’auberge donc. Nous repartons le lendemain matin tôt, il nous faut un taxi. La femme de l’hôtel nous propose d’en appeler un. Nous lui faisons confiance… Il s’avère que ce faux-taxi nous coutera plus cher qu’un vrai… Et que l’aubergiste nous fera payer 4 nuits au lieu de 3. Nous devrons discuter par mail pendant plus d’un mois avec Booking pour pouvoir être remboursé… Nous quittons la ville avec le sentiment que l’Argentine en veut à notre porte-feuille ! Heureusement le sud ne nous décevra pas !
Nous devons rejoindre Rio Gallegos qui se situe à plus de 1600 kilomètres au sud… Soit 20 heures de bus… Un trajet LONG, très LONG !
Mais les paysages sont magnifiques. La lumière du jour commence à décliner un peu, elle se fait plus douce, et le sol semble prendre des airs de toundra où errent les Guanacos (sorte de lamas en plus petit et au poil roussâtre) et les Nandous (espèce voisine de l’autruche).
Notre traversée du pays nous permet d’admirer un joli coucher de soleil, sur un paysage des plus plats !
Le lendemain matin, nous arrivons à 5 heures à Rio Gallegos, l’auberge est encore loin, il faut marcher alors que nous sommes épuisés. La ville est plus que morte… Ici, il n’y a vraiment rien à faire, et lorsque l’on demande une carte de la ville, les gens nous regardent avec leurs yeux écarquillés, comme s’il était impossible de faire du tourisme ici…
Nous trouvons tout de même un coin un peu joli pour se balader, au bord du fleuve Gallegos…
Bientôt nous atteindrons notre but, tout au sud !