Dernière nuit dans le froid du Sud Lipez. Nous nous réveillons à l’aube pour partir admirer le lever du soleil sur le plus vaste désert de sel au monde. La sensation est indescriptible, l’instant, solennel.
Après un pause photo, nous partons vers Incahuasi, la fameuse île remplie de cactus et depuis laquelle l’on peut voir le Salar s’étendre à 360 degrés autour de nous. Le petit-déjeuner est encore catastrophique… Nous avons hâte de pouvoir manger autre chose que les « recettes » boliviennes de notre cuisinière… Mais il faut encore tenir le coup !
Toute notre petite équipe repart ensuite au cœur du Salar pour profiter de la vue, de l’instant, de ce moment si unique au milieu de nulle part. Tout le monde y va de sa photo délirante ! Même notre canard est de sortie, et il a des amis !
Nous prenons la pause avec nos amies françaises qui ont eu le courage de partager nos chambres alors que j’étais totalement démolie par l’altitude et que je passais des nuits à me tordre de douleur…
Je veux ici leur passer un petit message. Bien que les nuits furent compliquées pour moi, nous avons passé de super moments avec vous et toute notre fine équipe multinationale !
Kévin et moi nous isolons ensuite du groupe pour profiter de ce silence exceptionnel et de cette vue sur le désert. Kévin devient Hulk pour quelques secondes…
… Pendant que je m’essaye à la méditation !
Nous partons ensuite pour Uyuni, dernière étape de ce périple. Nous croisons l’ancien hôtel de sel devenu musée et où sont plantés les drapeaux de dizaines de pays.
Nous arrivons ensuite aux abords d’un village où nous flânons sur le marché en attendant notre dernier repas, encore plus infecte que les précédents ! Je suis toujours très malade, ça ne m’aide pas… A la fin, nous devons mettre une note et des commentaires sur le séjour. La cuisinière en prend pour son grade, notamment par les anglais qui lui conseillent d’aller reprendre quelques cours de cuisine… Elle le mérite… Nous sommes affamés… Je crois que sur le retour elle fait un peu la tête. Alors nous laissons un pourboire au chauffeur en lui précisant qu’il peut le partager avec la cuisinière… Idée des Néerlandais!
UYUNI
Nous arrivons au centre-ville d’Uyuni et nous mettons en quête de trouver un bus qui puisse nous emmener à Arequipa, au Pérou. Nous faisons aussi nos adieux à nos compagnons de route qui partent vers Potosi, seul Paul le Hollandais reste avec nous puisqu’il part pour La Paz, escale qui se trouve sur notre chemin. Nous rencontrons très vite des Israéliennes qui ont trouvé un bon plan, nous suivons. Il va falloir cependant attendre toute l’après-midi dans un bar avant de pouvoir prendre le bus. Alors que tout le monde se remplit de nouveau l’estomac de produits corrects, les crampes me reprennent… Elles sont terribles, je teste les médicaments de notre copine israélienne, sans grand succès. Tout le monde commence à jouer aux Yaniv, un jeu de cartes israëlien, quand je suis prise d’énormes spasmes à l’estomac… Une autrichienne m’offre gentiment sa chambre pour que je puisse me reposer avant de repartir le soir. L’après-midi est sans doute la pire que j’ai passée dans ma vie… J’en appelle même à un ami en France pour qu’il me trouve un docteur rattaché à l’ambassade… Bref le cauchemar. Le soir arrive ensuite et nous montons dans le bus. La nuit sera plus calme que ce que j’imaginais malgré le bus en carton que nous avons. Nous ne voyons pas la route et je crois que c’est tant mieux car le chemin est loin d’être sans danger avec ses grands gouffres… Mon ventre se calme et nous arrivons à La Paz le lendemain matin.
LA PAZ
La Paz semble être un stop incontournable dans ce périple bolivien, la ville construite sur plusieurs niveaux selon le relief donne envie de se perdre dans ses méandres et ses ruelles. Mais nous n’avons pas le temps, si bien qu’avec quelques regrets, nous laissons Paul à son périple et nous partons à la recherche d’un bus pour Arequipa. Le temps presse, nous amis français sont déjà au Pérou. Nous prenons le premier bus. Juste le temps d’avaler un petit-déjeuner (mon ventre me laisse un peu de répit), et nous voilà repartis ! Et c’est là que le spectacle commence !
LAC TITICACA
Nous longeons l’immense Lac Titicaca, la couleur de ses eaux d’un bleu cristallin et les paysages verts-jaunes ajoutent un beau contraste à ce décor exceptionnel !
Nous passons ensuite en bateau sur le lac pour rejoindre la ville de Copacabana située à quelques kilomètres de la frontière péruvienne.
Là encore il nous faut changer de bus. Nous ne nous attardons pas ici car nous y reviendrons plus tard. Mon mal de ventre reprend… La vie ici semble pourtant si paisible…
Une heure plus tard, nous remontons dans le bus. Le passage de la frontière se passe sans encombre, nous changeons nos bolivianos en soles. Et c’est reparti pour un tour. Nous avons pris une option pour visiter les Iles flottantes lors de notre escale de quelques heures à Puno, nous embarquerons donc une nouvelle fois sur le lac Titicaca, mais cette fois-ci, côté péruvien. A Puno, un homme nous attend dans la gare routière pour nous emmener aux abords du lac. D’autres jeunes comme nous profitent aussi de l’escale. Nous rencontrons là un couple de Français. La nausée me reprend, j’essaye de ne pas y penser, de me concentrer sur ce que nous allons découvrir, car c’est assez exceptionnel.
A six kilomètres de la ville de Puno sur le Lac Titicaca, on retrouve ainsi un archipel de 40 îles flottantes créées à base de totora, une sorte de roseau. Les maisons et le mobilier sont également fabriqués à partir de ce roseau.
Ces îles flottantes sont appelées les îles Uros en référence au peuple disparu qui vivait sur ces îles. Les derniers représentants des Uros se seraient éteints dans les années 1950. Aujourd’hui, ce sont les Indiens Aymaras de Puno qui peuplent ces îles, perpétuant ainsi la culture et les traditions Uros, dans un objectif touristique.
Nous avons ainsi pu découvrir un temps, le mode de vie de ces indiens du Pérou.
Quelques heures plus tard et après avoir mis le tampon « Iles Uros » sur notre passeport, nous voilà de retour sur la terre ferme. Nous avons encore un bon moment à attendre avant de pouvoir prendre notre bus de nuit. Nous trouvons un petit restaurant qui sert de la soupe. Mon estomac me fait horriblement souffrir et même ce doux liquide ne passe pas très bien. La nuit risque d’être longue ! Nous embarquons finalement à bord du bus, nous avons payé nos places un peu plus chères pour être installés confortablement, c’est comme un genre de première classe avec de gros sièges bien douillets ! Nous sommes censés arriver à Arequipa à 7 heures du matin.
AREQUIPA
La nuit se passe plutôt bien et nous arrivons bien plus tôt que prévu à destination. 5 heures du matin et nous voilà débarqués à la gare qui grouille de monde et pas forcement des personnes les plus avenantes qui soient. Nous n’osons pas trop sortir seuls avec tous nos bagages car la gare n’est pas le lieu le mieux fréquenté… Nous faisons le tour de la gare une petite demi-heure. Des hommes avec des pancartes de Taxi entrent et sortent. Les officiels sont normalement les seuls habilités à entrer dans la gare, nous allons donc devoir leur faire confiance… Un couple de jeunes rencontrés dans le bus nous accompagnent, elle est italienne, il est allemand. Comme elle parle bien mieux que nous l’espagnol, nous la laissons gérer les choses. Nous voilà donc embarqué dans un taxi à la recherche d’un hôtel que nous n’avons pas du tout eu l’occasion de réserver. Le chauffeur est très sympa, il nous arrête à trois hôtels différents pour nous permettre de choisir et de comparer. Nous trouvons finalement notre bonheur. Il est environ 7 heures du matin et nous n’avons qu’une seule envie, prendre une douche bien chaude ! Hélas, nous découvrirons bien vite que le Pérou sera le pays où nous aurons le plus froid et que les douches ne seront pas toujours des plus agréables… Il va falloir s’habituer ! Pour notre première journée ici, nous flânons dans les rues près de la Plaza de Armas et découvrons tout doucement la ville. Nous trouvons aussi une laverie pour décrasser nos affaires !
Nos amis français n’arrivent que demain, du coup nous nous reposons avant de repartir de plus belle ! Mon ventre s’étant enfin calmé, je me jette sur un paquet de céréales. Je regretterai très vite ce geste… Le lendemain, les maux d’estomacs reprennent de plus belle… Le calvaire va durer encore bien quelques semaines…