Parce qu’en Australie les distances sont considérables, certaines personnes habitent à plusieurs centaines de kilomètres d’un hôpital ou même d’un village autre qu’une roadhouse. Les Flying Doctors, ces médecins venus du ciel, ont considérablement amélioré la vie des familles de l’Outback. Permettant à chacun d’obtenir une aide médicale en cas d’urgence, les vols des Flying Doctors assurent aussi les transferts inter-hôpitaux.
Le Royal Flying Doctor Service – RFDS -, c’est aujourd’hui, 21 bases en Australie, 61 avions avec équipement médical de pointe, 26 millions de kilomètres parcourus chaque année pour 275 000 patients soignés. Ce service gratuit pour tous les citoyens australiens, couvert par le Medicare, et financé par les gouvernements du Commonwealth ainsi que par les Etats et Territoires australiens, permet ainsi aux médecins du ciel, ces sauveurs venus des airs, d’opérer sur 80 % du territoire australien.
Au sol, chaque année, le RFDS fournit aussi plus de 14000 cliniques dans les communautés les plus isolées. Ce service permet à ces populations d’avoir accès aux premiers soins, ainsi qu’à certaines médecines spécialisées.
85 ans de bons et loyaux services
L’histoire des Flying Doctors commence en 1912, lorsque le révérend John Flynn est commissionné par l’Eglise presbytérienne pour éditer un rapport sur les besoins « missionnaires » du Northern Territory. C’est après son enquête que lui vient l’idée de créer un service infirmier pour les populations isolées, à partir de 1917. Il se servira par la suite, du développement de l’aviation pour créer l’Aerial Medical Service, ancêtre du RFDS.
Le premier vol du RFDS, reliant Cloncurry à Julia Creek, est opéré le 17 mai 1928 avec un avion « de Havilland DH50 », loué à la Queensland and Northern Territory Aerial Service, aujourd’hui QANTAS. Le pilote, Arthur Affleck n’a ni radio, ni aide de navigation. Ses seules repères sont les rivières, les champs et les stations de télégraphe. Il sera accueilli par une centaine de personnes venues assister au premier atterrissage d’un symbole australien.
Vient ensuite la création formidable d’Alfred Herman Traeger, le « Traeger Transceiver », une radio à pédales au prix abordable, que les familles isolées peuvent s’offrir pour joindre les médecins. Ces radios servent aussi à palier à l’isolement des familles de l’Outback qui prennent contact par ce biais pour se donner des nouvelles. Cette radio sera remplacée par le téléphone à partir de 1935.
A partir de 1951, le Body Chart vient simplifié les conversations téléphoniques entre les patients et leur médecin. Cette « carte » du corps humain, créée par la sœur Lucy Garlick à Broome, permet ainsi aux médecins de savoir quelle partie du corps fait souffrir le patient, grâce à une numérotation. A chaque partie du corps correspond un numéro et il en est ainsi pour la trousse à pharmacie. Chaque médicament a un numéro et le médecin peut faire ses prescriptions beaucoup plus simplement.
Aujourd’hui, le RFDS a bien changé. Avec ses 61 avions équipés d’appareils médicaux de pointe, et ses 21 stations, personne n’est à plus de deux heures d’une aide médicale en Australie.
Dans le musée d’Alice Springs, consacré au RFDS, il est possible de visiter l’intérieur d’un des avions utilisés. Le Pilatus PC-12, tout équipé, coûte environ 6 millions de dollars. A l’intérieur, on retrouve tout l’équipement d’un avion « normal », ainsi que tout le matériel d’urgence médicale. Il peut contenir 2 patients allongés ou 3 assis avec une infirmière et, pour les cas plus graves, un médecin. Ces petits avions peuvent atteindre une vitesse de 500 kilomètres à l’heure sur une distance de 1500 kilomètres. Ils sont remplacés tous les 10 ans, par mesure de sécurité. Le RFDS remplace et améliore son équipement, grâce aussi, aux dons et aux ventes du musée. C’est comme ceci que « les médecins volants continuent de voler », « keep the flying doctor flying »…