Construite par les bagnards, pour les bagnards eux-mêmes, la prison de Fremantle est devenue en 2010, le premier site du Western Australia classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Son histoire débute dans les années 1850 lorsque les premiers « convicts » de la Swan River Colony débarquent pour y débuter leur travaux forcés. Ainsi, les premiers arrivants d’une colonie de près de 10 000 bagnards bâtiront la prison de Fremantle et ses infrastructures. Si les travaux se terminent vers 1859, c’est en 1855 qu’entrent dans ces murs, les premiers convicts incarcérés. Les conditions de détention ici sont déplorables. Sale et surpeuplée, la prison sera même considérée à la fin des années 1890 comme insalubre… Ce qui ne l’empêchera pas d’être utilisée encore 100 ans de plus… L’hiver, le froid et la peste frappent, alors que l’été, la chaleur est étouffante. Utiliser pour punir les criminels de la colonie et les réhabiliter par le travail et l’éducation, la prison est aussi et surtout, un lieu régit par les coups de fouets, le travail acharné, le confinement, et le manque de nourriture…
De 1855 à 1991, la prison verra ainsi défiler des bagnards, puis des prisonniers de guerre, pour enfin devenir une prison de haute sécurité pour les détenus les plus dangereux. En son sein, 44 personnes seront condamnées à mort et exécutées, dont une femme. Le tueur en série Eric Edgar Cooke sera le dernier condamné à mort en 1964 alors qu’en 1889 Jymmy Long Malaision aura été le premier prisonnier exécuté.
Une visite de nuit un peu dérangeante…
Pour découvrir l’ambiance très lugubre de la prison et s’en imprégner, plusieurs tours sont proposés. Mais pour entrer dans le vif du sujet, quoi de mieux qu’une visite de nuit à la lueur d’une torche…
Après une petite présentation dans la salle où les prisonniers devaient remettre leurs affaires personnelles et enfiler leur tenue de détenue, l’on nous emmène dans une salle où sont exposées quelques douches… Construites dans les années 1960, elles ne sont que peu nombreuses…
Après ce détour légèrement bizarre, nous entrons dans la cour de la prison, immense, et où la hauteur des murs est impressionnante. Ici l’on nous explique comment grâce à des balles de tennis, les prisonniers pouvaient envoyer des messages à l’extérieur de la prison ou se faire envoyer des biens comme par exemple des cigarettes.
Nous passons ensuite par les cuisines où l’on nous explique que les prisonniers qui travaillaient ici étaient mieux payés que les autres.
Puis, l’on se rapproche de la salle de confinement où le prisonnier dort à même le sol et où il est autorisé à sortir seulement une heure par jour. Ici, l’on nous explique aussi les tortures que pouvaient subir les prisonniers qui, fouettés jusqu’au sang, étaient ensuite badigeonnés de sel pour intensifier leur douleur.
La visite commence ici à nous mettre un peu mal à l’aise. Il faut dire que depuis le début le guide sait y faire, il est un peu rustre et semble légèrement dérangé… Il campe bien le personnage… Nous entrons donc dans le « couloir de la mort » avec un peu d’appréhension. Ici, l’on nous explique les quelques histoires des condamnés et nous pouvons même entrer dans la dernière cellule par laquelle tout condamné passait le jour de sa pendaison.
Après un léger frisson nous partons donc pour la potence ! Ici, l’on découvre la corde qui a servi à l’exécution de 44 personnes… L’on nous raconte aussi quelques anecdotes telles que le déroulement un peu atypique d’une des exécutions, le corps du détenu se serait en effet détaché de la tête…
Après une petite montée d’adrénaline, nous partons pour la visite des cellules où l’on peut voir l’évolution des conditions de détention au fil du temps.
Puis après une courte pause dans la salle de spectacle (oui, oui c’est possible!), nous descendons dans les bas-fonds de la prison. Ici l’on nous conduit dans une petite salle à l’odeur plus forte… Puis rideau, nous sommes enfermés dans la morgue…
Pour résumer, une visite instructive, et originale, mais pas vraiment effrayante…