En voiture ou en bus, le Chili se visite par la route. Des routes entourées de vignobles, aux décors plus mouvants des lacs dans le sud, c’est toujours un plaisir de vagabonder sur les routes du globe !
Pour rejoindre Valparaíso depuis Santiago, il faut rouler environ 2h30. Le chemin nous mène à travers la vallée de Casablanca, où l’on retrouve de nombreux vignobles. Nous faisons un petit arrêt au domaine de Indomita pour y goûter les vins chiliens. La Maison est connue pour son Sauvignon Blanc ainsi que son Pinot Noir.
Le domaine est si grand qu’il est visible depuis la grande route. Le contraste est frappant entre les petites maisons au pied des vignes qui tiennent à peine debout, et les grandes allées qui vous accueillent pour entrer dans l’immense domaine. La sensation en est d’ailleurs dérangeante, à se garer juste à côté des gros 4X4 alors que juste avant vous avez croisé des enfants courant derrière les poules, des ados chevauchant leurs scooters abîmés ou encore, des adultes assis à vous regarder passer…
La vallée de Casablanca est assez nouvelle dans le monde viticole puisque ses premières vignes dateraient du milieu des années 1980. La région au climat froid produit ainsi des vins frais et croquants.
La vue depuis les hauteurs du domaine est assez impressionnante. Les vignes s’étalent sur plusieurs hectares devant nous… Cela nous rappelle notre Bourgogne natale, en moins vert…
Après cette petite pause gustative, nous reprenons la route. Nous visitons Valparaíso, ses collines au maisons colorées et ses ruelles étroites grâce à notre guide frenchy Vincent, que nous remercions encore. Grâce à lui, nous avons pu voir le Valpo des locaux, et rencontrer ses colocs venant de tous les pays !
Deux jours et demi de visite et il est temps de partir. Nous faisons un petit détour par la station balnéaire de Viña del Mar avant de partir marcher sur les dunes de Concón, petit paradis entouré de la pollution de la ville et des appartements touristiques en construction…
Après ça, nous reprenons la route en direction de la Vallée de Colchagua, arrosée par le Río Tinguiririca. Sur le chemin, nos premiers cactus !
C’est au 19ème siècle, que les meilleurs cépages du Bordelais auraient été introduits au Chili. C’est grâce à cela qu’en 1870, les premiers vignobles virent ainsi le jour dans la vallée de Colchagua, le Cabernet Sauvignon étant de loin le cépage le plus répandu. Au milieu de cette région riche de vignes et de pâturages, nous devons rejoindre Marchihue où se trouve notre hôtel. Le village est situé à près de 200 kilomètres de Valparaiso, plus au sud. Ici, il fait encore plus froid qu’avant, les températures avoisinent facilement les 10 degrés. Nous devons ressortir les pulls et les manteaux ! Mais le soleil est toujours au rendez-vous.
Après une bonne nuit de sommeil, nous visitons la région, nous évoluons au fil des vignobles. Au loin, les pics enneigés de la Cordillère des Andes donnent au paysage un air bucolique.
Nous rejoignons Santa Cruz. La ville est devenue le pôle viticole de cette région à renommée internationale.
Ici, il est difficile de décrire les paysages, ils ressemblent assez à la France, avec des vallées et des plateaux, mais en plus arides… Voyez par vous-même…
Nous faisons quelques emplettes en ville avant de nous éloigner 5 kilomètres vers l’ouest pour pique-niquer au Mirador de la Virgen. Nous déjeunons tout près des ouvriers de la route, étonnés de nous voir assis là.
Nous prenons ensuite la direction d’un des grands domaines de la région, la Maison Viu Manent.
Le domaine fut acquis par Miguel Viu Manent en 1966. Ce dernier réalisa un rêve, celui de produire lui-même son propre vin. Comptant traditionnellement 150 hectares de vignes, la Maison est divisée en différents vignobles. L’entreprise viticole s’étend ainsi aujourd’hui sur 254 hectares sur les propriétés de San Carlos, La Capilla, et El Olivar.
Si la Maison produit beaucoup de vins rouges, elle produit aussi son « Secreto », vin assemblé avec un composant secret. La plupart de ces vins sont cependant les fruits de jeunes grappes, pour un style frais et fruité. Nous passons à la dégustation pendant que notre hôte nous explique l’histoire du domaine ainsi que la situation du marché viticole au Chili.
Si nous avons bien tout compris, il semblerait que les Chiliens préfèrent déguster des vins jeunes, ils ne les laisseraient pas vieillir en cave comme nous le faisons, ce qui expliquerait que le pays exporte la majeur partie de sa production.
Selon le site Sud de France Développement, le Chili aurait exporté en 2011, 665 millions de litres de vin, devenant ainsi le 5ème exportateur mondial de vin, aussi bien en volume qu’en valeur. « Le Chili est très largement autosuffisant puisque sa production représente 350% de la consommation nationale. Une énorme partie de cette production peut donc être exportée », peut-on lire ensuite.
Egalement, selon le site winealley.com, il semblerait que 75 % des vins bus au Chili soient des vins rouge. Le pays serait le 9ème pays producteur de vin du monde. Enfin, la consommation totale de vin en 2010 se serait élevée à 260 millions de litres, soit une consommation annuelle par habitant de 16 litres. Une consommation modeste, car dans de grands pays consommateurs comme la France ou l’Italie, elle est de l’ordre de 50 litres.
Autre information que nous avons captée mais que nous peinons à vérifier sur internet est celle-ci : la production ou la distribution de vin au Chili serait si taxée que les chiliens eux-même ne pourraient pas avoir accès à leur vin à cause des prix trop élevés. Du coup, il serait plus facile d’acheter des vins importés, donc des vins étrangers. Peut-être y a-t-il un lien avec les taxes que doivent payer les Chiliens pour les hôtels également. Cela leur revient plus cher à eux qu’à nous étranger, de faire du tourisme dans leur propre pays.
Pour ce qui est des vendanges dans la vallée de Colchagua, la période possible de la récolte du raisin est bien plus étendue qu’en France, elle serait de près de trois mois, laissant ainsi au raisin le temps de mûrir et de se bonifier.
Enfin, petite information nationale, les vins chiliens vieilliraient quelques mois dans des fûts de chêne français, ces derniers seraient ainsi réutilisés deux à trois fois. Cocorico !
Cette parenthèse viticole nous mène à la fin de notre voyage dans la vallée. Mon père doit repartir à Santiago pour prendre son avion. Nous l’accompagnons. La route du retour est plus longue, mais nos yeux sont toujours divertis par le spectacle de la vie qui s’anime autour de nous. Nous passons dans de petits villages puis dans de petites villes avant de rejoindre Santiago et son nuage de pollution !
Une dernière journée, l’achat de cadeaux, et nous voilà repartis seuls sur les routes… Nous attendons notre bus à la gare, c’est la tempête !
Après plusieurs heures d’attente, notre bus de nuit arrive. Il est plutôt confortable, nous sommes bien placés, à l’avant. A la sortie de la ville, plusieurs personnes semblent monter clandestinement… Nous ne sommes pas très rassurés pour nos sacs mais c’est le jeu, nous sommes en Amérique du Sud ! Bienvenido ! La nuit pour Kévin est chaotique, il est malade… Ça promet ! Le lendemain, nous arrivons à Osorno très tôt, il fait encore nuit. Nous attendons que le jour se lève pour chercher notre hôtel. Nous nous sentons sales et un peu déprimés. Ici, tout est désert car c’est dimanche. Personne dans les rues, et le froid qui nous glace le sang.
Après quelques heures de repos à l’hôtel, nous entreprenons de visiter la ville… Pas grand chose à en dire, hormis peut-être le fait que la province d’Osorno soit la terre de la viande et du lait, comme en témoigne cette statue ! Nous sommes ici au cœur de l’industrie laitière et bovine du Chili !
Après cette découverte, nous décidons de retourner à l’hôtel. Demain, c’est le départ pour l’Argentine ! À nous la Patagonie ! Ushuaia n’est plus très loin !