Une terre orangée, des roches immenses, un canyon impressionnant… Et puis, quelques kilomètres plus loin… Une terre qui semble vierge de toute trace humaine, des couleurs étranges s’étalent devant vos yeux, le sol est gris, métallique, minéral… Bienvenue à Talampaya et Ischigualasto…
Le Parc National de Talampaya
Déclaré patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco en 2000, le Parc National de Talampaya condense des millions d’années d’histoire géologique. Situé à 200 kilomètres de la ville de La Rioja, il occupe un espace de 215 000 hectares.
Les parois de son Canyon, érodées par le temps, et creusées par le lit aujourd’hui asséché du Rio Talampaya, furent les témoins du passage ici des dinosaures durant la période triasique, il y a un peu moins de 250 millions d’années. Les fossiles du Lagosuchus Talampayensis, l’un des premiers dinosaures ayant peuplé la Terre, aurait notamment été retrouvés ici. On retrouve aussi ici, les traces des peuples aborigènes ayant habité le lieu. Le travail de finition du vent et de l’érosion a finalement façonné chaque contour du paysage en des grandes sculptures fantaisistes. Au delà de toute échelle humaine, ce désert orangé est un paysage des plus inspirants ! Ici, s’érige un canyon majestueux que l’on peut explorer à vélo sur près de trois kilomètres.
Les Pétroglyphes de la Puerta del Cañón
A l’entrée du canyon, on retrouve de nombreux vestiges des cultures Cienaga et Diaguita disséminés ici du 3ème au 10 ème siècle. Les dessins en relief, taillés dans la roche, attestent du mode de vie de ces peuples. Des ustensiles sont notamment représentés, ainsi que des animaux tels que les guanacos, les nandous mais aussi des pumas. Ces gravures rupestres permettent aussi de découvrir le langage des ancêtres.
Le Jardin Botanique
Ici, l’on retrouve non seulement un peu de la flore argentine, mais aussi et surtout, une forme à caractère tubulaire de 150 mètres de hauteur appelée La Chimenea, ici, la cheminée. En s’approchant de cette formation, l’on peut entendre ici, l’écho de Talampaya.
La Cathédrale Gothique et autres sculptures
Dans le mur sud du Canyon, des pierres forment d’étranges silhouettes. Ainsi, la Catedral Gotica est caractérisée par ses tours qui semblent sculptées dans la roche.
D’autres formes telles que Los Reyes Magos (Les Rois Mages), Los Balcones (Les Balcons), El Tablero de Ajedrez (L’échiquier) et El Cura (Le Curé) sont à découvrir dans le Parc.
La Quebrada de Don Eduardo
Ici, il faut laisser tomber les vélos pour gravir à pied les rochers de la Quebrada, tel Indiana Jones à la découverte d’une cité perdue. Une promenade dans ce désordre de roches agglutinées vous donne l’impression qu’au bout du chemin, les secrets de ce désert vous seront révélés. Une quête des plus excitantes ! Mais c’est en levant la tête que vous trouverez votre trésor ! Les condors volent au dessus de vous, décrivant des cercles dangereux. Ne restez pas trop longtemps exposés sans bouger, car ils pourraient bien piquer droit sur vous !
Contrairement au canyon où la végétation est très rare, ici, l’on retrouve de nombreux petits arbustes et touffes vertes pointant leur nez dans ce sable orangé. L’un des arbres que vous pourrez rencontré a une couleur très particulière, un vert fluo. Il semblerait que ce dernier synthétise la chlorophylle directement sur son tronc et ses branches, économisant ainsi l’eau qui lui serait nécessaire pour produire des feuilles.
A noter enfin, qu’il est très facile dans ce parc de rencontrer tout un tas d’animaux, en plus des condors dans le ciel, vous trouverez à terre, des maras, ces lièvres argentins à l’allure tout particulière, mais aussi des guanacos, des nandous ou encore des renards. Le parc abrite également d’autres êtres vivants moins sympathiques tels que des mygales, tarentules, crotales ou encore scorpions.
La Vallée de la Lune
Situé tout près du Parc National de Talampaya, le parc provincial d’Ischigualasto, appelé aussi Vallée de la Lune, s’étend sur 63 000 hectares. A l’intérieur, un circuit touristique de 40 kilomètres au milieu d’un paysage d’un gris métallique très étonnant.
Ischigualasto, qui tire son nom du Quechua, signifie « endroit où se pose la lune ». Un joli surnom pour qualifier une terre qui s’est vue foulée il y a des milliers d’années par les griffes des dinosaures, et qui aujourd’hui, semble dépourvue de toute trace de vie… Le site a lui aussi été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2000.
Ici, le vent qui souffle érode progressivement les blocs de grès posés là tels des amas étranges, comme pétrifiés. Les formations géologiques de ce site auraient une ancienneté de 180 à 230 millions d’années. Ainsi, on peut observer à Ischigualasto, « des restes de vertébrés qui ont habité ce lieu pendant l’ère mésozoïque, il y a 180 millions d’années.» Le lieu serait d’ailleurs la zone la plus riche en fossiles de la planète.
Dans ce parc, différentes formations sont à noter telles que ces étranges concrétions circulaires amassées sur ce qui pourrait être un terrain de boules géant, l’endroit est d’ailleurs appelé « Cacha de Bochas ». La formation de ces sphères semble assez similaire à celle des Boulders de Moeraki que nous avons pu retrouver en Nouvelle-Zélande.
El Submarino (Le sous-marin) est aussi une formation intéressante qui permet notamment de voir le contraste des couleurs entre la roche terne et les alentours rouges du Parc National de Talampaya dans lequel nous ne sommes plus.
Enfin, vous retrouverez vers la fin du parcours, la formation la plus connue, ce fameux champignon représenté sur tous les dépliants, El Hongo.