Arequipa, nous voilà prêts pour un peu de douceur dans une jolie ville située à une altitude convenable (2335 mètres). Nos amis français nous ont rejoints, nous décidons de flâner en ville avant de visiter le Couvent de Santa Catalina fondé dans les années 1570, 40 ans seulement après l’arrivée des premiers Espagnols à Arequipa. Classé au Patrimoine Mondial, il a gardé une architecture originale du 16ème siècle.
A une époque où des jeunes femmes étaient souvent mariées de force, le monastère fut un refuge pour certaines d’entre elles. D’origines sociales différentes, elles devenaient religieuses et abandonnaient à jamais leurs familles. En effet, une fois entrées au Couvent, les femmes n’avaient plus aucun contact avec le monde extérieur, une pratique qui s’est perpétuée jusqu’en 1970. Le ravitaillement se faisait via un tourniquet qui reliait l’intérieur du couvent à la ville d’Arequipa.
Le couvent hébergea jusqu’à 450 religieuses. D’une surface de 20 462 m², il était une véritable ville dans la ville avec ses cloîtres…
Ses chapelles…
Ses habitations…
Ses potagers…
Et ses rues.
C’est ici que vécut dans les années 1600, Soeur Ana de los Angeles Monteagudo. Elle fut plus tard béatifiée par le Pape Jean-Paul II en 1985. On lui attribue de nombreux miracles et prédictions. Sur place, on peut encore voir les lieux dans lesquels ont vécues ces religieuses ainsi que les ustensiles qu’elles utilisaient quotidiennement.
On y trouve également le lavoir composé de grandes cruches coupées en deux.
Les sœurs qui vivaient au couvent entre 1827 et 1969 furent enterrées dans le cimetière situé à l’intérieur de cette grande cité. Maintenant, c’est près d’une quarantaine de carmélites qui vit encore au couvent. Lorsqu’elle décèdent, elles sont enterrées dans une crypte située à l’intérieur du couvent.
Pour rappel, l’élevage de cochon d’Inde subsiste ici, puisque le petit animal constitue le plat national péruvien !
Après cette balade enrichissante, nous montons au sommet du couvent où nous attend une très belle vue sur le volcan Misti qui culmine à plus de 5800 mètres d’altitude faisant de lui le 3ème plus haut volcan du monde.
De la Plaza de Armas à la cathédrale, nous passons des journées paisibles à Arequipa avant d’attaquer la suite de notre voyage.
Nous partons de nuit pour Cuzco. Le bus réservé par nos amis Français nous paraît être un trois étoiles. Sièges ultra-confortables, repas chauds, télévision, c’est le luxe total pour nous ! Alors que nous sommes seulement en seconde classe ! Bref, après une belle nuit (mes maux de ventre m’ayant lâchée un peu), nous arrivons à Cuzco de bon matin. Première mission, trouver un hôtel. Nos amis ont une réservation, nous les déposons donc avant de chercher un hôtel plus bon marché avec notre chauffeur. Nous entrons alors dans une ville aux ruelles étroites où de nombreuses personnes semblent déguisées. Nous apprenons que se déroulent ici le 24 juin de chaque année l’Inti Raymi, baptisée aussi la fête du Soleil. Elle marque le solstice d’hiver de l’hémisphère Sud. La date fatidique approche et chacun répète sur la place principale de la ville. Les festivités se dérouleront elles à deux kilomètres de là, à la forteresse de Sacsayhuamán.
Nous trouvons finalement un hôtel au prix raisonnable et proposant des douches à l’eau chaude ! Alleluia ! Profitons-en, ce sera la dernière fois avant un long moment ! Notre chauffeur nous propose gentiment de nous guider dès le lendemain dans la Vallée sacrée des Incas. Une chose en moins à gérer, c’est parfait !
Cette première journée à Cuzco sera donc consacrée à la découverte de la ville mais aussi à la recherche d’une agence nous permettant de visiter le Machu Picchu.
Mon ventre me laisse parfois un peu de répit mais je suis toujours assez mal en point. J’espère que les jours suivants seront plus faciles.
Le lendemain, rendez-vous est pris avec notre chauffeur, nous partons en direction de la Vallée sacrée pour découvrir les joyaux archéologiques laissés par les Incas. Pour tout savoir de ces sites exceptionnels, rendez-vous sur notre Carnet de Route dédié à la Vallée Sacrée.
Nous passons ainsi deux jours à monter au sommet des forteresses Incas, à dénicher des cercles dans le sol dédiés à l’agriculture, mais aussi à découvrir le dur labeur des saliculteurs dans les Salines de Maras.
Deux jours mystiques où nous nous rapprochons chaque fois un peu plus de la culture Inca.
Nous passons également une nuit à Urubamba, berceau situé au pied de la rivière qui traverse la Vallée sacrée.
Ici, c’est un peu désert. Notre hôtel est légèrement éloigné des commerces et il fait noir ! Nous devons marcher 10 bonnes minutes dans la pénombre complète au bord de la route avant de trouver un semblant de trottoir. Ici, tout le monde se prépare à l’Inti Raymi, du coup il y a peu de monde dans les rues. Les quelques personnes que nous croisons nous indiquent un endroit où manger. Nous nous y rendons sans conviction et découvrons une cantine typiquement péruvienne. Ici, c’est plat unique. On vous sert votre bol de soupe dès que vous arrivez, et puis vient l’énorme plat de poulet frites que l’on dévore avec les doigts ! Une cuisine généreuse et bien grasse ! Parfait pour nous ravitailler après une journée de marche en altitude !
Après un deuxième jour de visite, nous quittons finalement nos amis Français. Ils vont au Machu Picchu, nous retournons à Cuzco. Nous faisons une petite visite de la ville et découvrons la fête des vendeurs de poissons qui se déroule à la Plaza San Francisco.
Nous marchons doucement, nous prenons le temps, je suis trop mal en point pour faire quoi que ce soit d’important (telle la montée du Machu Picchu) en ce moment. Nous nous reposons donc à Cuzco avant de rejoindre nos amis quelques jours plus tard en Bolivie. Retour express pour nous à Copacabana. La première fois j’étais trop mal pour visiter quoi que ce soit. Ce léger retour sur nos pas de 500 kilomètres nous vaudra encore une nuit de bus.
Arrivés à la frontière péruvienne, on commence à nous la faire à l’envers. Si les compagnies de bus boliviennes sont très règlos sur les trajets, au Pérou, on aime bien arnaquer le touriste. Ainsi, notre bus qui était censé nous emmener de Cuzco au Pérou à Copacabana en Bolivie nous arrête à la frontière, c’est à dire à 7 kilomètres de la ville. En forme, sans sacs à dos et sans l’altitude (environ 4 000 mètres), le chemin serait faisable à pied mais là, ça paraît compliqué. Nous devons donc attendre qu’un minibus vienne à passer par là pour passer la frontière. Nous connaissons le coin car nous sommes déjà venus, nous ne sommes donc pas très inquiets mais certains de nos compagnons de route commencent à flipper un peu. Heureusement, tout s’arrange et pour quelques bolivianos de plus, non prévus par la compagnie péruvienne, nous arrivons enfin à Copacabana.
Nous nous trouvons un hôtel pas cher avec de l’eau à peu près chaude et nous attendons Céline et Daniel qui doivent arriver dans la soirée. Nous faisons un petit tour de la ville à la découverte de quelques tags.
Puis nous cheminons jusqu’au bord du lac
Le lendemain, nous prenons le bateau pour rejoindre la plus grande île du Lac Titicaca, la Isla del Sol. Selon la légende, l’univers inca serait né de ces îles peuplant le lac.
Nous arrivons par la pointe nord à Challapampa. nous sommes ensuite accueillis par de très mignons petits cochons !
Au loin, nous pouvons admirer la chaîne de la cordillère royale qui brille d’un blanc immaculé dans cette eau bleue.
L’île est située à 3800 mètres d’altitude, la moindre montée est donc un effort considérable et lorsque vous traversez l’île du nord au sud, vous montez encore et toujours durant de longues heures. Et à la fin du périple seulement vous foulerez du pied les fameux escaliers incas qui se meuvent en une descente miraculeuse
La vue d’en haut est à couper le souffle…
Ces bleus si intenses qui se mêlent les uns aux autres…
Nous croisons sur notre chemin un âne trop mignon qui transporte les récoltes des indiens d’origine Quechua et Aymara qui vivent ici. Ils parleraient à la fois l’espagnol et les langues ancestrales.
Les principales activités économiques qui font vivre l’île sont l’agriculture, la pêche et le tourisme. En effet, à chaque nouvelle étape de votre visite, vous passerez sous un portail vous souhaitant la bienvenue et où vous devrez vous acquittez d’un droit de passage pour pouvoir aller plus loin… Le décor ressemblerait presque à l’arrivée d’une course cycliste…
Nous croisons également sur notre chemin de superbes ruines incas. Elles sont au nombre de 80 sur l’île.
L’une des plus impressionnante reste sans doute Le temple de Chinkana, véritable labyrinthe.
Un lieu qui occupait deux fonctions principales : abriter les vierges de l’Inca, les fameuses Ñusta et servir d’entrepôt pour les aliments nécessaires aux pèlerins venus de tout l’empire.
Nous terminons notre périple de 4 heures sur l’île en descendant les beaux escaliers incas, avant de rejoindre le petit port à la pointe sud de l’île. Un petit âne (toujours trop mignon) nous attend encore !
Nous rentrons ensuite à Copacabana pour passer notre dernière soirée accompagnés de nos amis français. Demain ils partiront pour La Paz et nous retournerons à Cuzco pour visiter le Machu Picchu ! Après plus de 15 jours de calvaire stomacal, il était temps !