Située dans les Andes du Pérou, la Vallée sacrée des Incas débute non loin de la ville qui fut la capitale de l’Empire Inca, Cuzco. De Písac à Ollantaytambo, elle suit le cours de la rivière Urubamba, dites rivière sacrée. La vallée fut autrefois l’un des principaux points pour l’extraction de richesses naturelles, et c’est ici que se concentrait la plus importante production de maïs du Pérou. Enfin, les sites Incas bâtis ici étaient également des points stratégiques, gardant les portes de la jungle et de l’Empire Inca dans la vallée.
Písac
Situé à 2 972 m d’altitude et à 33 km de Cuzco, le site archéologique de Písac est considéré comme l’un des plus importants de la Vallée sacrée. Il se compose de nombreuses séries de terrasses, d’habitations, de greniers et d’entrepôts mais aussi de tours, constituant là une sorte de forteresse impressionnante. Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, l’édifice semble avoir remplie une triple fonction. Selon les mythes Incas, la Vallée sacrée était considérée comme la projection de la voie Lactée sur Terre où l’on trouverait de nombreuses constellations, telle que celle du Puma qui symbolise la ville de Cuzco. La ville de Písac serait elle représentée par la constellation du Condor. La Vallée fut ainsi pour les Incas, une sorte de passerelle entre le monde des humains et le monde du surnaturel.
Voici les légendes du lieu très bien racontées par le site de l’académie de Nancy-Metz.
« Une légende andine raconte que celui qui réussirait à jeter un pont au-dessus de la vallée de l’Urubamba obtiendrait la main de la riche héritière des terres de Písac, la princesse Inkil Chumpi. Asto Rimac, un riche prétendant de la Selva se porta volontaire. Mais les esprits des montagnes demandèrent à la Princesse de ne point observer son prétendant pendant qu’il accomplissait sa tâche. Impatiente , la princesse manqua à cette régle, Asto Rimac disparut dans les flots turbulents du fleuve et avec lui l’alliance entre les habitants de la région de Písac et les peuples de la jungle, tandis que la princesse fut transformée en pierre contemplant pour l’éternité la vallée de ses ancêtres.
Une autre légende Inca raconte que le Condor, messager du Soleil, a construit à mi-pente, sur un replat rocheux au-dessus du village, le plus grand complexe rituel et agricole de la vallée après celui du Machu Picchu. »
Tout autour du site, les Incas ont aménagé d’immenses terrasses qui s’étalent sur près de 65 hectares. Elle étaient destinées à l’époque à la fameuse culture si répandue du maïs. Depuis les hauteurs de cet édifice si impressionnant, la vue à 180 degrés sur les cultures en terrasses donne un peu le tournis. Une vue magnifique et dégagée qui permettaient aux sentinelles de défendre le mieux possible l’entrée sud de la Vallée sacrée des Incas.
Sur la falaise qui domine le site, des dizaines de trous se matérialisent, il s’agirait en fait d’anciennes sépultures Incas pillées avant même l’arrivée des archéologues.
Aujourd’hui, le village de Písac abrite un marché dominical qui attire des milliers de visiteurs ainsi que des habitants provenant de villages voisins et vêtus de la tenue traditionnelle. Pendant les jours de marché il est possible d’observer le passage des maires ou varayocs qui se rendent à l’église pour assister à la messe traditionnelle en Quechua.
La forteresse d’Ollantaytambo
Située à 75 km au nord-ouest de Cuzco et s’érigeant à 2792 mètres d’altitude, la forteresse d’Ollantaytambo fut le théâtre de combats acharnés entre Incas et Espagnols. Très impressionnante, elle domine la vallée et semble protéger son entrée Nord-Ouest. De nombreux étages de terrasses sont à escalader, avant de pouvoir atteindre les murailles de la forteresse.
Tout en haut, de grands blocs de pierres semblent former les prémisses d’un temple inachevé.
Tout en bas, on retrouve comme un petit village avec de nombreuses maisonnettes. Pour construire les fortifications, les indiens ont tirés leurs matériaux d’une carrière située de l’autre côté du torrent sur la colline d’en face.
La question qui se pose : comment ont-ils pu transporter ces si lourdes pierres sur un dénivelé aussi important sans jamais abîmer les sculptures et les ornements taillés directement dans la carrière. Wikipédia livre cette explication :
« Le peu de documents qui ont survécu de cette histoire nous incite à considérer que les blocs furent transportés et montés jusqu’au temple par un système de plans inclinés dont on augmentait la longueur, à mesure que le travail gagnait en hauteur. On employait aussi, à cet effet, des cordes et des câbles que fabriquaient les Indiens. »
La forteresse d’Ollantaytambo aurait eu de nombreuses fonctions, jouant à la fois le rôle de centre religieux, d’observatoire astronomique, de centre agricole mais aussi de centre militaire. Si Písac est reliée au mythe du Condor, le site d’Ollantaytambo est relié lui à la constellation du Lama.
L’ensemble archéologique de Moray
Moray est un ancien centre de recherche agricole situé à 3 500 m d’altitude. Le site fut découvert en 1932 par l’expédition de Shirppe Johnson. On y pratiquait ici des expériences très poussées en matière d’agronomie. Vue d’en haut, le site ressemble à un amphithéâtre romain de forme elliptique, où les gradins auraient été remplacés par des cultures en terrasses sur 10 niveaux, chacun d’entre eux mesurant environ 2 mètres de haut. Cette forme permettait de créer au sein de ces terrasses, toute une série de micro-climats permettant des cultures dans des milieux différents, à des températures plus ou moins élevées. Pour l’irrigation, l’eau était retenue dans un bassin situé tout en haut du site et des canaux d’irrigation permettaient d’arroser tous les niveaux.
On pense que Moray a notamment servi à prévoir les rendements agricoles dans la Vallée sacrée, mais aussi dans d’autres partie de l’Empire Inca. Sur ces terrasses, c’est plus de 250 espèces de plantes qui pouvaient être cultivées.
Aujourd’hui, durant le mois d’octobre de chaque année, les habitants des communes voisines se réunissent aux anneaux de Moray pour célébrer la Moray Raymi, dédié au Soleil. Une fête à l’image de l’Inti Raymi qui se déroule le 24 juin à Sacsayhuaman.
Les Salines de Maras
Des salines datant de l’époques pré-Incas qui s’étalent devant vos yeux, un panel de couleur allant du rose au saumon, du blanc à l’ocre, les bassins de Maras sont au nombre de 3600 et ils appartiennent aujourd’hui à près de 800 familles organisées en coopérative. C’est grâce à une source d’eau chauffée à 25 degrés mais aussi saturée de chlorure de sodium et jaillissant d’un puit appelé « qoripujio », que cette formation incroyable a pu naître. Aménagées en terrasses, les salines s’étendent sur une longueur de 700 mètres et une largueur de 150 mètres.
Si la production annuelle de sel s’approche des 200 tonnes, le travail ici est des plus éreintant. En effet, une fois l’évaporation de l’eau effectuée, la cristallisation du sel opérée durant 3 semaines permet la formation de fleurs de sel.
Les saliculteurs doivent alors soulever une lourde planche de bois et frapper le sol de toutes leurs forces pour faire remonter les plaques de sel à la surface. Un travail de titan sous un soleil de plomb.
Le village de Chinchero
Situé à 3 762 m mètres d’altitude, le village de Chinchero abrite une église coloniale toute particulière. Son très beau clocher en fait l’une des plus belles de la région. Ici, on retrouve aussi des vestiges archéologiques importants. En effet, les murs Incas sont toujours là, érigés autour de la place centrale.
Pour construire les terrasses qui jouxtent l’église et qui dessinent dans le paysage d’immenses escaliers recouverts d’herbe, les Incas s’étaient inspirés de la forme naturelle des montagnes. Il semblerait que le village contrôlait lui aussi l’un des accès à la Vallée sacrée.
Santuario Animal Cochahuasi
Fondée en 2007, cette organisation privée familiale a dédié son activités au sauvetage des animaux maltraités par l’homme. La mission première de l’organisation : contribuer à la préservation des espèces locales et de la biodiversité. Elle tente aussi de prévenir les trafics illicites opérés sur la faune andine.
De nombreuses espèces présentes ici sont en voie d’extinction comme le condor andin que nous avons eu la chance de voir voler juste au dessus de nos têtes. Mais outre cet oiseau imposant, le refuge abrite également pumas, guanacos, lamas, alpagas, perroquets, …
Le sanctuaire est situé dans la Vallée sacrée sur la route entre Cuzco et Písac.
Puca Pucará
Situé à la sortie de la ville de Cuzco, ce site archéologique présente des ruines de constructions militaires qui furent autrefois parties intégrantes du système de défense de Cuzco.
En Quechua, Puca Pucará signifie forteresse rouge, les pierres prenant la teinte rouge lors du coucher du soleil.
Curieuse Voyageuse / 25 juin 2014
Hello Kévin & Amandine,
très sympa la légende de la vallée de Pisac: j’adore ce genre d’histoire… Les gens sur place la connaissent-elles?
Vos photos sont très chouettes (et me donnent bien envie de découvrir le Pérou!)
Aurélie
Have A Nice Trip / 25 juillet 2014
Merci. Il est vrai que cette partie là du Pérou est assez envoûtante avec toutes ses légendes et histoires. Sur place, on s’imagine les vies qu’on pu avoir les hommes et les femmes de la civilisation Inca. C’est aussi une escapade culturelle très enrichissante où l’on retrouve une architecture bien pensée et une connexion cosmique que l’on ne peut ignorer ! Bref un circuit que je recommande !