La Nouvelle-Orléans, la Louisiane, une expérience pleine de contrastes, où la douceur de vivre s’oppose à la chaleur pesante de l’été, au soleil qui brille trop fort. Mais New Orleans, c’est aussi la vie nocturne, les bars et la musique, omniprésente. Du jazz qui ne cesse de vous faire tourner la tête, de vous enivrer, de vous faire vibrer, sourire, danser. Mais il n’y a pas que ça, il y a aussi la cuisine, la culture, le vaudou, le bayou… Pour vivre à fond à New Orleans, suivez le guide et fondez-vous dans l’ambiance toute particulière d’une ville à la fois mystérieuse et décontractée.
Flâner au rythme du jazz
Cela ne vous aura pas échappé, la Nouvelle-Orléans est la ville du jazz et du blues. Si vous n’aimez pas les solos de trompette, de saxo et de piano, ni les voix puissantes et le scat, alors faites demi-tour dès maintenant. Mais si les sonorités « jazzy » vous attirent comme un aimant, fondez-vous dans les entrailles de la ville qui vit naître Louis Armstrong le 4 août 1901. L’artiste fut l’un des plus grands ambassadeurs du jazz à travers le monde.
Attention cependant à bien avoir l’âge requis pour entrer dans les bars-chantants du Vieux carré français. En effet, si vous n’avez pas 21 ans, vous ne pourrez pas goûter à la totalité de l’ambiance festive de la Nouvelle-Orléans. Mais heureusement, si vous êtes là pour le jazz et rien que pour le jazz, vous serez exaucés en poussant la porte du Preservation Hall, salle de concert fondée en 1961 pour protéger, préserver et perpétrer le jazz traditionnel de New Orleans. Et ici, vous ne serez pas déçus par la musique du Preservation Hall Jazz Band. Un vrai régal, une musique festive bourrée de sensibilité, mais qui sait aussi être mélancolique. Le CD a d’ailleurs longtemps tourné en boucle dans la voiture lors de notre road trip sur les chemins de l’Amérique.
Arpentez les rues du Vieux carré français
La Nouvelle-Orléans fut construite par les Français et le nom de la ville fut choisi en l’honneur du régent Philippe, duc d’Orléans. Ainsi, malgré le fait que la ville ait subi de nombreux dommages tels que des ouragans ou des incendies et qu’elle fut prise entre-temps par les espagnols avant de devenir américaine, l’héritage français est toujours visible et certains anciens parlent encore le français, quatrième langue de New Orleans. Ainsi, le Vieux carré français est le centre historique de la ville avec son architecture coloniale préservée. Il fait bon y flâner dans les rues pour prendre le pouls de la ville et y appréhender son ambiance chaleureuse et cosmopolite.
Vous y découvrirez ainsi la cathédrale Saint-Louis fondée en 1718 et devenue aujourd’hui la plus ancienne cathédrale toujours en activité des États-Unis. C’est depuis Jackson Square que vous aurez la plus belle vue sur le monument. A l’époque, la place était utilisée pour pendre publiquement les esclaves fugitifs et autres criminels. Aujourd’hui, elle accueille les artistes, les vendeurs et les voyants qui vous proposent de lire l’avenir dans les cartes ou dans les lignes de votre main.
Déambulez ensuite dans Bourbon Street où vous trouverez de nombreux touristes un peu éméchés défilant bouteilles à la main. Si vous faites le tour du pâté de maison vous trouverez de nombreuses galeries d’art dont celle du célèbre Craig Tracy adepte du body painting.
Et puis, vous passerez sans doute par le French Market où vous vous arrêterez pour grignoter. Le marché français est un bon moyen de préserver la mémoire des échanges commerciaux entre les Français et les Amérindiens.
Enfin, si vous avez le temps, rendez-vous dans le couvent des Ursulines fondé et construit en 1727 par des religieuses du couvent de Rouen venues à la Nouvelle-Orléans pour y diriger un hôpital et s’occuper de l’éducation des jeunes filles.
Ici, l’on retrouve de nombreuses traces de la vie quotidienne du couvent, et notamment du passage de l’utilisation de la langue française à celle de l’anglais comme en témoignent les registres.
Goûtez aux mets de la cuisine Cajun
Si vous rencontrez des habitants de la Nouvelle-Orléans avant même de vous rendre en Louisiane, ils vous parleront sans doute des « Muffaletta » et du « Po’boy » et ce n’est pas pour rien. Si l’on compare avec le reste de l’Amérique, on peut dire qu’ici on mange délicieusement bien !
La ville étant un port important par sa situation géographique qui la place sur les bords du Mississippi, la cuisine à base de fruit de mer est également de mise. Le Muffaletta n’est pas le plat le plus typique de la région, sandwich originaire de Sicile, il fut apporté ici par des migrants italiens. Il est constitué principalement d’huile d’olive, de salade, de salami, de mortadelle et de mozzarrella . le Po’Boy lui, est un sandwich de Louisiane que l’on peut agrémenter de bœuf rôti ou de fruits de mer frits, il se caractérise par un pain baguette dérivé du pain français.
Mais si l’on peut manger ces plats sur le pouce, d’autres spécialités culinaires Cajun ou Cadiennes introduites en Louisiane sont à noter. Ce sont des plats qui se composent généralement d’épices, de poivrons et d’oignons et où les fruits de mer et plus particulièrement les écrevisses tiennent une place importante. Parmi les plats les plus répandus, le Gombo, sorte de soupe généralement aux fruits de mer, le Jalambaya, spécialité à base de riz créole mais aussi des plats cuits à l’étouffée.
Le Bayou
Que serait la Louisiane sans son bayou rempli d’alligators. Ces étendues d’eau douce sinueuses font le mystère et la douceur de vivre de la région. Les arbres qui y trônent semblent incarner les stigmates d’une autre époque, ils sont là, sereins, fantomatiques…
Le bayou abrite aussi une grande biodiversité, et de nombreux oiseaux viennent s’y prélasser de l’aigrette au héron. Et même si les alligators sont les habitants les plus connus de ce milieu, crevettes, lamantins et dauphins peuvent venir s’y nourrir. N’hésitez pas à vous éloignez un peu de New Orleans pour voguer sur les eaux calmes d’un bayou de Louisiane…
La pratique du Vaudou
C’est sur Crescent Street que l’on remarque le côté spirituel et parfois sombre de New Orleans. Ici, les boutiques de gri-gris et d’accessoires vaudous affluent. Né en Afrique de l’ouest notamment, le vaudou constitue au départ une religion traditionnelle dont les adeptes croient en un dieu suprême accompagné d’esprits qui se manifestent au travers d’éléments. Il semblerait que le vaudou soit arrivé à New Orleans avec les esclaves du Bénin. En effet, lors de la traite des esclaves, un grand pourcentage de béninois d’origine Fon furent envoyés dans les colonies françaises de Louisiane. Ainsi, si vous voulez toucher du doigt ces croyances toutes particulières et vous venger de certains de vos ennemis grâce à une poupée vaudou, c’est à la Nouvelle Orléans que vous trouverez votre bonheur !
L’ouragan Katrina et la reconstruction
Enfin, pour ceux qui s’intéresse à la reconstruction après le passage dramatique et meurtrier de l’ouragan Katrina le 29 août 2005, il est possible d’atteindre les zones sinistrées en voiture.
Nous avons sillonné l’été dernier le quartier de Lower Ninth Ward où les stigmates de la catastrophe sont toujours visibles. Heureusement, de nombreuses maisons ont pu être reconstruites.
Nous nous retrouvons ainsi roulant dans Prieur Street, zone très touchée par la catastrophe et où certaines rues sont encore inaccessibles.